Chroniques littéraires

Notre Vie à trois – Colline Hoarau

27206386Titre : Notre Vie à trois
Auteure : Colline Hoarau
Publication : 2015
Genre : roman feel-good
Édition lue : Dédicaces
Nombre de pages : 99
Statut : lu le 03/04/18
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Synopsis : Regards croisés d’un patient et d’une impatiente en lien avec la maladie de Parkinson. C’est une vraie histoire ancrée dans une réalité ni drôle, ni éplorée. Elle est, tout simplement, sans artifice, comme l’authenticité de la vie. Vous serez embarqué dans ce dialogue, l’un faisant écho à l’une.
Ce texte est poétique et entraînant sans nous essouffler. Les mots semblent propulsés pour dire justement ce qu’il faut et rien de plus. Vous n’échapperez pas à la formidable leçon de vie offerte à chacun. Car rien ne sert de geindre, il suffit d’agir et d’avancer.
Ce second roman de Colline Hoarau est un hymne à la vie. On en sort grandi, voire embelli.

Critique : Notre Vie à trois est un magnifique roman qui traite le sujet de la maladie de Parkinson, peu souvent abordé comme étant le thème principal, ou même secondaire, d’une intrigue. En effet, la maladie de Parkinson est connue de nom par la majorité d’entre nous, mais seulement une minorité de personnes savent véritablement de quoi il s’agit. Cela est dû à un manque d’information et à des croyances très réductrices de la réalité des choses. Grâce au récit de Colline Hoarau, nous pouvons mieux nous rendre compte du quotidien des patients ainsi que de leurs accompagnants, à savoir les conjoints, la famille ou encore les amis. Nous comprenons notamment que de nombreux symptômes nous sont inconnus et que le tremblement n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Dans le chapitre « Le diagnostic d’Achille », nous prenons conscience que chaque patient est unique et que les symptômes peuvent varier d’un individu à un autre, mais surtout que la maladie de Parkinson peut être détectée autrement que par ces fameux tremblements. Effectivement, la dépression, la perte d’odorat ou encore la raideur des membres peuvent être des signes de cette maladie. Plus qu’un récit fictif destiné au divertissement des lecteurs, Notre vie à trois nous instruit et nous sensibilise à la maladie de Parkinson. Basé sur des faits réels et des informations vérifiées, issues de sites et études officiels, ce roman est un véritable témoignage qui permet aux lecteurs d’en apprendre davantage sur la maladie et d’en ressortir grandis.
Le format de ce récit est également très intéressant puisqu’il propose un dialogue entre le patient, Achille, et son « aidant », Orchidée. Si les médicaments et la stimulation cérébrale profonde sont très certainement indispensables au bien-être des patients, le soutien moral et affectif des proches l’est tout autant. En effet, comme le dit si bien Orchidée,  « je ne sais pas quels sont les effets des médicaments sur la maladie mais ce que je subodore, c’est l’effet incontestable d’un accompagnement quotidien, d’une attention permanente et d’une assistance adaptée. Je sais que l’amour reçu a autant d’effet bénéfique sur le bien-être, si ce n’est plus, que n’importe quel traitement » (p. 97). Cette citation, que l’on retrouve à la toute fin du roman, peut être interprétée comme étant la morale de ce récit. Il est vrai que les proches des malades sont souvent laissés dans l’ombre, l’attention étant portée sur la personne atteinte, mais ils ont le pouvoir d’aider cette dernière à affronter la maladie et, parfois même, à l’accepter. En plus de nous donner des informations sur la maladie de Parkinson, afin que nous la connaissions mieux et jugions moins les personnes qui en sont atteintes, Notre Vie à trois délivre un message d’amour et de tolérance. La justesse de la plume de l’auteure, ces chapitres courts qui font écho les uns aux autres et ces protagonistes à la fois forts et touchants, ne manqueront pas de vous convaincre. Je vous encourage fortement à découvrir ce joli roman.

Également de Colline Hoarau : L’Adieu à Lila + Sois sage, Reine-May + Peut-on tout réparer ? + Madigoù, la petite fille aux bonbons + Le Rêve de Chat Taigne + 2040 : coquelicots et bleuets